Vif Coyote

L'aventure du Vif Coyote a commencé par un rêve de liberté, ou du moins par la volonté de la côtoyer au quotidien en sillonnant la Wallonie à bord d'un Coffee Truck.

Animé par une recherche de cohérence avec les enjeux actuels j'ai choisi de ne travailler que du "café de spécialité" et c'est ainsi que je suis parti en Bourgogne et en Île-de-France à la rencontre de la graine de Coffea arabica. C'est dans ces contrées pas tout à fait exotiques que je me suis formé au métier de barista, à l'analyse olfactive, aux rudiments de la culture du café, et que, pour terminer ce tour d'horizon je suis allé passer plusieurs jours auprès d'un MOF torréfacteur. C'est là, dans la chaleur brûlante du tambour d'acier qu'a pu germer un vif intérêt pour ce qui allait devenir mon métier.

Le rêve du bar à café nomade s'est incarné, et nous avons arpenté les paysages wallons avec Old Buck's Coffee House durant plus de 3 ans en suivant toujours le fil de l'éthique qui avait motivé mes premiers choix. Trois années durant lesquelles je me suis créé un petit réseau qui reliait les mondes du circuit-court et des artisans, des food-truckers, et du café belge. C'est ainsi qu'au carrefour de deux vies, une rencontre allait se révéler déterminante pour Vif Coyote.

Pour me fournir en café, après une première déception, j'ai passé la porte de chez Ubuntu, un Coffee House liégeois de "café de spécialité" tenu par un gars qui torréfiait son "specialty" au fond de son petit shop, entrainant sa clientèle, enivrée par les arômes volatils, à donner de la voix pour couvrir celle du brûleur.
C'est ce café qui a alimenté mon moulin jusqu'à ce que je décide de renouer avec un souvenir qui n'avait cessé de vivre en moi, et d'exercer le geste de torréfier.

Ma première machine, installée dans un coin aménagé dans mon grenier me permettait de produire un peu moins de 2 kg de café par heure de travail. Mon tanzanien a ainsi pu effleurer les palais de la clientèle du Coffee Truck. Bientôt, ils voulurent ramener cette expérience à la maison et me demandèrent des sachets de café en grain que je peinais à leur fournir étant donné la capacité de production réduite de mon torréfacteur.

Parallèlement à cela, le gars de chez Ubuntu, décidait de libérer de l'espace dans son petit shop en replantant son torréfacteur dans un local dédié à son art. Mais le succès du shop entrainait une charge de travail qu'il lui fallait diminuer. De mon fournisseur, il était devenu un ami, et allait à présent devenir mon collab. Il avait besoin d'un coup de main pour torréfier les jours où la charge de travail au coffee shop était trop importante, et moi, j'avais besoin d'accéder à une machine d'un gabarit qui me permettrait de lancer ma gamme de café. Pas d'argent dans l'équation, juste un échange de services.

C'est sur ce substrat humain qu'a pu s'épanouir Vif Coyote.